Testâme – Témoin

A l’écart, dans un anonymat obligé, j’ai voulu la peinture : son immensité m’attirait.

Pour la comprendre, de nombreuses années furent nécessaires : Pourquoi suis-je en face d’un tel médium ? À travers lui qu’est ce que j’ai à dire ? Le temps faisant son ouvrage, les rencontres également, j’ai pu  avec – réserve – « traduire » sans délai le « moi-même  » et « l’autre moi  » (l’extérieur et l’intérieur), « Duetto » entre (le) libre arbitre et (l)’inconscient.

Adversaire redoutable, la peinture est une alchimie.

A chaque instant, il y a piège pour le peintre mais l’artiste laisse faire. Le piège se refermera sur le regardeur.

La peinture est aussi une énigme.

Chasser le charme et l’esthétisme de son atelier… rejoindre l’Enfance. Il y a des artistes qui travaillent pour des Princes moi c’est pour la Cour des Miracles.

Mouvement, couleur, matière, trace, fausse piste, rehaut, effacement, contrastes et similitudes, composantes diverses : opacité et transparence, lourd et léger, bâti et détruit, mystique et charnel, noble et grotesque, baroque et sobre, Illusion…oui illusion, aucune soumission…oui aucune soumission.

L’acte de peindre se situe là ; être prêt à se dépouiller. Chaque geste, est-il une question ou une réponse ?

Le risque, la mise…l’enjeu.

La liberté qui émerge des dessous de la peinture, a peu de chance d’exister privée de cet enjeu.

Je peins sans savoir la Peinture.

Charles Gouvernet – 2019

2 mille 13 et +(le bassin des langues).

De la prison, on observe la anse les mâts jouent au pendule. « je vois des ailes qui chutent… »

hurle le ciel de Marseille.
Dans une darse, les rameurs accélèrent le tempo
l’or brille entre les doigts de la Dame. Des plumages flottent.

Pourquoi n’est-il pas écrit sur le mur du silo je veux des lèvres je veux des sons.

Dos à la Criée, un étranger–acteur interprète Camus.
Sur le sable Catalans où s’échoue l’aventurier, deux lettres :AR. Le clocher des Accoules , le ventre neuf, dort la bouche ouverte

en bord de quai, Saint-Jean le veuf solde sa tour.

je veux des mains je veux des signes.
Le front au soleil, Daumier modèle encore les Emigrants. J4 était musée avant MuCEM

La ville ancienne lumineuse et fardée…prévient Je veux des festins je veux des noces.

Charles Gouvernet.2012

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